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3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 14:20


Mission: Recette du Tô sauce poisson/gombos d'Evelyne

Voici votre mission du jour, tout en vous rappelant que le tô est une spécialité burkinabée constituée de farine de maïs ou de petit mil accompagnée d'une sauce (poisson, viande, oseille... selon les goûts). 

Préparation de la sauce

Tout d'abord, vous vous rendrez au marché pour vous procurer tous les ingrédients nécessaires à la préparation du plat. Un indice: le marché de Zogona est l'endroit idéal pour trouver tout ce qu'il faut.

Vous choisirez des gombos, du poisson, des oignons, des tomates, un peu de sauce tomate, de l'huile de palme, un cube Maggi (qui n'en utilise pas ici!!) et des petits piments.










Vous couperez en petits dés les gombos, tomates et oignons.







Après avoir pleuré à cause des oignons et senti vos mains bien collées par le latex gluant des gombos, vous verserez les oignons et les tomates dans une marmite avec un peu d'huile et une pincée de sel.
Vous ajouterez la sauce tomate et les trois petits sachets d'huile de palme et laisserez frire le mélange pendant 5 minutes.
A ce moment, il vous faudra ajouter les gombos et laisser à nouveau cuire le tout pendant 5 à 10 minutes en remuant. Vous ajouterez ensuite un litre d'eau dans la marmite.

 















Vous entamerez alors une bonne heure d'attente et comprendrez qu'ici, il faut être patient car tout est meilleur quand c'est mijoté!! 
Après cette attente, vous préparerez le poisson et l'ajouterez au mélange ainsi que les piments et le cube Maggi.









 









Préparation du tô


Pendant la cuisson de la sauce, il vous faudra préparer le tô.

 

















Vous aurez le choix entre la farine de maïs ou celle du petit mil.




















Vous verserez 1,5 L d'eau dans une marmite et tamiserez la farine (2 bols environ).




















Une fois l'eau bouillie, vous presserez deux citrons dans un demi-litre d'eau et tamiserez le mélange.
Enfin, il faudra ajouter la farine au mélange citron-eau et verser petit à petit (en remuant avec une grosse cuillère en bois) l'ensemble dans l'eau bouillante pendant 5 à 10 minutes.




















Votre mission sera accomplie lorsque vous aurez dégusté le tô et sa sauce et que votre ventre sera bien rempli!!

BON APPETIT!!

 

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1 juin 2008 7 01 /06 /juin /2008 22:14

Je n'ai pas vu le temps passer... Cette semaine qui s'achève a été pour nous une course folle contre la montre (ou presque!!). En plus, j'avais du boulot à l'hôpital (oui oui, ça arrive parfois!!).

Lundi, nous étions à AGIR pour continuer notre travail au dépôt pharmaceutique.

Mardi, grand jeu de piste à travers Ouaga pour préparer l'arrivée de notre médecin de Lyon (du 2 au 9 Juin). Nous avons parcouru la ville pour lui dénicher quelques infos sur les associations spécialisées dans la prise en charge des PVVIH (Patients Vivants avec le VIH) et bien entendu, comme partout ici, le VIH est bien protégé et les informations sont difficilement accessibles (il faut encore et toujours rédiger des lettres d'autorisations, avoir un dossier bien ficelé pour pouvoir accéder aux informations... bref, la galère!!).

Mercredi, c'était l'anniversaire d'Elodie et nous avons passé l'après-midi au salon de coiffure pour nous faire tresser (2h chacune). Le soir, j'ai emmené Elodie dans un très beau (et bon!!) resto situé près de chez nous, le Gondwana... et nous avons savouré de délicieux plats (notamment une bonne coupe glacée avec sauce au chocolat chaud, ça commençait à manquer quand même!!). Les serveurs ont même chanté pour elle "Joyeux Anniversaire"... bref, nous avons vraiment passé une bonne soirée et je pense qu'elle n'est pas prête de l'oublier!

Jeudi, suite du jeu de piste. Nous sommes allées dans une association située dans le quartier de Tampouy. Celle-ci est gérée par un pasteur qui accueille, tous les derniers jeudis du mois, des adultes infectés par le VIH. Il leur propose des ateliers et nous avons assisté à une petite formation sur la nutrition des patients. Malheureusement, comme l'intervenante parlait en mooré, nous avons préféré aller écouter les enfants chanter. Ceux-ci sont orphelins du SIDA et viennent aussi une fois par mois pour passer un bon après-midi à chanter et à faire des jeux. C'était très émouvant de les voir tous assis à nous regarder avec leurs grands yeux... Nous avons mangé tous ensemble dehors, un moment magique d'échanges avec les enfants... 

Vendredi, deuxième mission avec AGIR. Cette fois, il s'agissait de distribuer des vivres à des familles très démunies et à leur proposer une consultation médicale avec quelques examens simples de laboratoire (comme les gouttes épaisses pour le dépistage du palu) pour 1000FCFA.
La mission a été encadrée par le couple de belges que nous avions rencontré lors de la première mission avec AGIR. Ben est venu nous chercher avec l'ambulance et nous avons mangé avec toute l'équipe. Nous n'avons pas pu bosser avec eux car la mission s'est terminée juste à notre arrivée. Nous avons quand même pu voir un superbe panaris avant de partir: résultat, une main bien infectée et qui avait triplée de volume!! Mmh, bon appétit bien sûr!!

Samedi, barbecue avec nos amis pour fêter à nouveau l'anniversaire d'Elodie et petit sortie en maquis le soir avec deux copains burkinabés.

Dimanche, nous sommes allées manger le tô chez Evelyne, une dame travaillant au centre AGIR. Mais comme je vous en ai déjà beaucoup dit, je garde la recette pour l'article suivant... A+!! 

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1 juin 2008 7 01 /06 /juin /2008 21:45

Après quelques problèmes de connexion Internet (désolée pour les rares nouvelles de cette semaine...), voici, en exclusivité pour vous ce soir, nos tenues (du sur mesure s'il vous plaît!) et tresses africaines.
Au départ, c'était ça:




























Et voilà, le résultat final:














































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29 mai 2008 4 29 /05 /mai /2008 15:02





















Bon courage à tous ceux qui passent des examens!!
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26 mai 2008 1 26 /05 /mai /2008 16:10

Samedi, nous avons décidé de repartir à l’aventure (rien ne nous arrête !!) et de faire une grande ballade en plein cœur de Ouaga, autour de l’aéroport.

Nous sommes donc parties à 8h30 avec nos sacs à dos en direction de l’Avenue Charles De Gaulle.

 

Nous avons traversé dans un premier temps le quartier de Wemtenga  qui abrite de nombreuses boutiques de vêtements et d’alimentation puis en continuant plus loin des habitations modestes. Les rues sont à cet endroit non goudronnées et les maisons de petiti taille sont situées contre le mur de l’aéroport. Nous avons aperçu de petits autels près des entrées des habitations et quelques poubelles même si les quartiers regorgent de déchets à certains endroits. Il y avait beaucoup d’enfants qui jouaient dehors et venaient nous serrer la main.

 

Ensuite, nous sommes parvenues au niveau du quartier de Kalgondin où nous avons bu un coup au maquis « La Ouagalaise », situé sur l’Avenue des Arts.

 

C’est un lieu bondé de monde le week end, très agréable paraît-il selon nos sources françaises, mais qui nous a plutôt fait  mauvaise impression (serveur pas très accueillant, boissons non fraîches…), bref, il faudra y retourner pour se faire un deuxième avis...

Puis, nous sommes arrivées en bout de piste et avons atteint le secteur 15 qui touche le quartier de Ouaga 2000. 

Nous sommes remontées ensuite par le quartier « Cité An II » et avons mangé un plat de spaghettis dans un maquis bien sympa. Le soleil commençait à taper fort (je crois qu’encore une fois, nous avons été bien inconscientes !!) et la ballade devenait de plus en plus physique…

Nous sommes passées près de la tour de contrôle et de l’entrée de l’aéroport… souvenirs, souvenirs de notre arrivée il y a deux mois… et près du nouveau quartier Zaca en pleine construction. Des projets fous avec des bâtiments énormes… je ne sais pas ce que ça donnera une fois fini mais c’est très impressionnant déjà.

Nous avons finalement pris un taxi près du Centre Ville, Avenue de l’Indépendance pour rentrer se baigner au frais.

 

Cette ballade (environ 5h de marche tout de même !!) nous a permis de découvrir de nouveaux quartiers et de confirmer ce que je pensais déjà : il n’y a rien de mieux que la marche à pied pour découvrir une ville telle que Ouaga.

 

Ps : pour les fans de reggae, nous sommes allées hier soir au CCF assister au concert de Lennox Dread, … rendez-vous sur www.deezer.com si vous voulez en savoir plus (ou plutôt en écouter plus…).

 

 

 

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24 mai 2008 6 24 /05 /mai /2008 18:00

Et oui, ce n'est pas toujours facile et cette semaine, je peux dire que je ne me suis pas vraiment faite plaisir à l'hôpital. Si vous saviez à quel point il faut être patiente pour bosser avec les africains!!

Au niveau du dépôt-vente, voilà comment ça se passe. Les patients viennent avec leur ordonnance du jour et on enregistre les médicaments dans l'ordinateur. La plupart du temps, l'ordonnance ne peut pas être délivrée entièrement  car de nombreux médicaments ne sont pas disponibles ici (par exemple, le Perfalgan, utilisé pour le traitement de la douleur, qui est en rupture de stock depuis belle lurette!!).
Le vendeur en pharmacie (c'est comme ça qu'on l'appelle ici!!) marque le prix à payer et le patient passe à la caisse à côté. Il revient ensuite avec son reçu chercher ses médicaments au niveau du dépôt-vente. Un petit coup de tampon "livré" et tout est ok. C'est simple me direz-vous, eh bien en réalité pas du tout!!

Voici les principaux problèmes rencontrés:

- le local est tout petit (deux pièces seulement) et donc ce n'est pas évident de gérer l'espace, surtout que ce n'est pas bien rangé...
- la clim est en panne depuis bien longtemps et malgré le petit ventilo mis gracieusement à disposition par la Direction, je peux vous dire qu'entre 11h et 12h, il fait plutôt chaud sous la blouse et que c'est très fatiguant...
- la confidentialité est inexistante car les patients se ruent près du comptoir et tendent tous leur ordonnnace en même temps...
- le logiciel utilisé pour la gestion des stocks n'est pas mis à jour donc parfois, il faut ruser pour tromper l'ordinateur...
-  le must, c'est pour délivrer le sparadrap!! Il y a une encoche sur le bureau. On déroule le sparadrap jusqu'au bord de la table, ce qui nous donne la longueur d'un mètre et on le découpe au ciseau!! Ensuite, on redécoupe le bout de sparadrap pour obtenir 0,5m et 0,25m...!! Evidemment, vous pensez bien qu' on a les mains toujours très propres et que l'on coupe tout ça très droit...!!
- la validité des ordonnances: il manque souvent le numéro d'identifiant du patient et donc on est obligé de lui demander de retourner dans le service pour se le faire marquer sur l'ordonnance, ce qui fait perdre un temps fou à tout le monde...Parfois, l'ordonnance est réalisée sur un bout de papier et les posologies ne sont pas indiquées...
- tous les produits sont déconditionnés, c'est-à-dire, que l'on délivre par exemple, une ampoule ou un blister de comprimés mais jamais (ou c'est rare) une boite entière. Pour les compresses, ils disposent de gros conditionnements et donc il faut à chaque fois faire des tas de 10 compresses car c'est ce qui est donné aux patients.
- le manque de spécialités comme je vous le disais au début: parfois, les médicaments sont disponibles au niveau du magasin situé au fond du Centre mais on ne les a pas au niveau du dépôt-vente, donc on ne les délivre pas!! Il faut attendre que le major fasse une dotation pour approvisionner le dépôt... c'est honteux car du coup, les patients doivent sortir en ville et acheter leurs médicaments en pharmacie. Une grosse perte de temps et surtout d'argent pour l'hôpital!!
- les vendeurs en pharmacie n'ont reçu aucune formation sur les médicaments... Ils savent à peu près à quoi servent les médicaments mais du coup, leur travail se résume à lire les ordonnances, à prendre les boites et à les mettre dans un sac...
- personne n'ose prendre d'initiatives car ici, la hiérarchie doit être respectée, donc il faut toujours attendre d'avoir l'autorisation des supérieurs pour pouvoir réaliser quelque chose. De plus, une nouvelle pharmacienne est arrivée depuis plus d'un mois et elle prend tout juste ses fonctions cette semaine!!

Voilà, je pourrais vous en raconter encore beaucoup... et cela constitue déjà une bonne partie pour mon rapport de stage!! 
En tout cas, je me trouve bien courageuse de pouvoir travailler dans ses conditions car en plus, les gens ne sont pas très motivés et donc ce n'est pas très stimulant de travailler avec eux et parfois, les matinées sont bien longues mais bon, c'est aussi ça l'adaptation!!

Sur ce, bon week end à tous!!

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21 mai 2008 3 21 /05 /mai /2008 16:46
Cet après-midi, alors que le ciel devient gris (les pluies arrivent enfin!!), je viens vous décrire un peu la vie nocturne ouagalaise.

Tout d'abord, il faut savoir que les burkinabés se couchent tard en général: ils regardent la télé (des feuilletons bidons!!) ou sortent en maquis boire un coup et danser le plus souvent les vendredi et samedi soirs. La ville est alors très animée. Certains commerces restent ouverts tard dans la soirée et l'on peut trouver facilement à manger jusqu'à 23h-0h.

Mais de notre côté, on se couche tôt étant donné qu'il fait nuit à partir de 18h30. Pour ma part, il est rare que je sois encore debout après 21h30 (sauf en cas de sortie au CCF...) et je me lève vers 6h30 même si la plupart du temps, je suis réveillée bien avant (y a pas de volets ici et le jour se lève tôt...).

La nuit est remplie de bruits divers.
Tout commence au coucher avec la radio grésillante du gardien juste en dessous de chez moi (quoique en ce moment je ne l'entends plus trop...).
Puis, les chats de la résidence prennent le relais et entament leur séance bataille en poussant des cris terrifiants.
Viennent ensuite les avions qui décollent de l'aéroport situé en pleine ville et qui rasent la résidence. J'ai omis de vous dire effectivement que nous sommes pile dans les couloirs aériens et que j'ai toujours la sensation que l'un de ces engins va se poser sur le toit de la résidence...!! D'ailleurs, on les voit vraiment de très près quand nous nous baignons dans la piscine.
Bref, après ça, nous avons les oiseaux qui piaillent un coup et émettent des sons fantastiques (rien à voir avec nos pauvres moineaux, pies et corbeaux français!!) puis les ânes s'y mettent à leur tour parfois jusque tard dans la nuit (au passage, Régis, si tu voyais tous les Cadichons qu'il y a ici!!).
Vers 4h15, c'est le rendez-vous de l'imam... et enfin vers 6h, c'est reparti avec les avions (Air Burkina, Air France... et j'en passe!!).

Tout cela avec la chaleur car les températures baissent seulement de quelques degrés la nuit (en viron 25-30) et j'ai désormais pris l'habitude de mouiller mes draps sauf lorsqu'il fait du vent (en rafales le plus souvent) et dans ce cas, c'est un vrai bonheur (de l'air frais sous la moustiquaire, c'est rare!!).

Malgré tout ça, au bout de presque deux mois de nuits ouagalaises, je peux vous dire que j'arrive quand même à dormir...
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18 mai 2008 7 18 /05 /mai /2008 18:54
Certains m'ont fait la remarque....
C'est vrai que, cette semaine, je n'ai pas eu le temps de vous donner des nouvelles du Burkina alors ce soir, je viens me rattraper. Soit dit en passant, vos mails (pour certains) se font de plus en plus rares, mais je sais que le moment des examens est arrivé alors je vous excuse... Bon courage en tout cas aux concerné(e)s!!

Quoi de neuf ici?
Mardi, Nicole et Pierre (tante et oncle côté maternel) sont arrivés du Mali. Ils sont partis depuis décembre pour vivre deux ans dans un petit village, Ibi, à environ 250km de Ouaga, près de la falaise de Bandiagara. Sans électricité, un retour aux sources quoi...

Pour moi, ça a été un plaisir de les recevoir et d'avoir de la visite!!
Nous sommes allés au marché de Zogona, histoire de les remettre au régime légumes-fruits car au Mali, ils ne trouvent que quelques pommes de terre, des tomates, des oignons, du riz et des mangues!! Ils ont donc été impressionnés par la variété de fruits et légumes disponibles ici et nous avons fait le plein pour la semaine.

Mercredi et Jeudi, je ne suis pas allée à l'hôpital. 
3 jours de grève ont eu lieu. La population a manifesté en silence contre la vie chère. Il paraît que la prochaine est prévue en septembre et qu'elle sera beaucoup plus violente... heureusement nous ne serons plus là!!
Du coup, ça m'a arrangé car j'ai pu profiter pleinement de Nicole et Pierre!!
Mercredi, nous sommes partis en fin d'après-midi avec leur 4X4 à Ouaga 2000, " le quartier des riches".
D' énormes bâtiments (hôtels, villas, centres commerciaux...) sont en construction.  Les boulevards sont plus que larges, les rues sont désertes... bref, il y règne une ambiance très particulière.

Jeudi, nous avons fait le tour du premier barrage et leur avons fait goûté le dégué (yaourt aux grains de petit mil pour ceux qui auraient oublié la leçon!!). Ils ont trouvé celui-ci délicieux... En chemin, nous avons vu de beaux régimes de bananes (je vous mets en photo les fleurs et les fruits, c'est très chouette).

Vendredi, cap au Sud en 4x4. Nous sommes descendus jusqu'à Pô, ville située à quelques kilomètres seulement de la frontière avec le Ghana. Après une trentaine de kilomètres de piste, nous avons rejoint le village de Tiébélé, un des plus beaux du Burkina.
Ce village est unique en son genre. Les maisons sont couvertes de motifs géométriques peints par les femmes. Chaque symbole a une signification. Nous avons été émerveillés par le cadre: les maisons sont situées au pied de collines de pierre et de gigantesques arbres bordent la piste.
Nous avons posé nos sacs à l'Auberge Kunkolo, située au bout du village. Un magnifique endroit pour passer la nuit. Le propriétaire (un français résidant à Ouaga) a fait construire des cases typiques et une grande paillotte. Après un petit tour dans le village avant la tombée de la nuit, nous sommes rentrés pour manger un bon plat de patates douces et couscous.
La nuit a été quelque peu agitée. Le vent s'est mis à souffler fort sur la terrasse (au passage, encore une nuit à la belle étoile!!) et nous avons dû rentrer dans les cases à l'arrivée de la pluie. Le matin, l'air était frais... un vrai bonheur!!
Nous sommes partis avec notre guide, Crépin, pour visiter le village et notamment la chefferie, qui regroupe de nombreuses cases décorées, imbriquées les unes dans les autres et pouvant héberger jusqu'à 400 habitants!!Nous avons cheminé au milieu des maisons et rampé à l'intérieur, c'était splendide!! Notre guide nous a décrit chaque symbole: trois traits pour la patte d'une poule, quatre pour l'épervier, le soleil représentant l'homme, la lune représentant la femme... C'était assez compliqué de tout retenir mais très intéressant et surtout très beau.
Nous sommes repartis en 4X4 en fin de matinée.
Arrêt dans un maquis pour déguster un poulet-spaghettis par personne, on en pouvait plus et Pierre s'est dévoué pour (presque) finir!!

Les Maliens sont rentrés ce matin après avoir effectué quelques achats pour améliorer un peu leur quotidien (matelas, réchaud,...).
Ce petit week end s'est achevé avec un repas à midi avec notre amie Claire, plâtrée depuis quelques jours et qui tient bien le coup malgré la chaleur...

A bientôt pour des nouvelles!! Après toutes ces excursions, nous allons nous reposer un peu ces deux prochaines semaines...
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12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 22:00

Le Sahel…  J’en avais rêvé, nous l’avons fait !!

 

Vendredi 13h, départ pour le Nord. Calées par la délicieuse tarte aux mangues d’Elodie, nous sommes parties en mini bus en direction de Kaya, puis de Bani et enfin de Dori, à plus de 200 km de Ouaga.

 Au fur et à mesure de notre progression, nous avons découvert un paysage austère et beau à la fois. Le désert… pas le Sahara avec ses dunes de sable mais le Sahel avec sa terre sèche et ses arbres caractéristiques. Un autre monde…

 

Il nous a fallu plus de cinq heures pour atteindre Dori, fief des Peuls (ethnie du Nord) reconnaissables par leurs cheichs bleu indigo et parlant le Foufouldé.

Arrivées sur place, nous avons tout de suite été suivies par de jeunes garçons (association Fomtugol) qui nous ont conduites à l’Hôtel Sahel Hébergement que nous avions repéré sur le guide du Routard. Une super adresse !!

Nous avons pris possession d’une petite chambre avec douche et ventilateur, très propre et bien sympa. Nos guides nous ont ensuite proposé un circuit sur trois jours et comme il est difficile, voire impossible de se déplacer seules dans cette région, nous avons décidé de leur faire confiance et d’accepter leur programme :

Jour 1/nuit à Dori

Jour 2/départ pour Gorom-Gorom et ballade en dromadaires jusqu’aux dunes puis nuit à la belle étoile

Jour 3/retour sur Dori puis Bani et nuit à Bani.

 

Après une nuit bien chaude malgré la pluie, nous sommes parties avec notre guide, Koké (c’est son surnom) jusqu’à la gare de Dori afin de prendre un taxi-brousse pour Gorom-Gorom (qui signifie « asseyez-vous, on va s’asseoir » !!).

Nous avons du attendre environ deux heures avant de monter dans l’un d’entre eux et en avons profité pour visiter la ville et rencontrer les artisans locaux qui fabriquent des objets en cuir (cartables, sacs, poufs, chaussures…) et des bijoux en argent. Nous avons flâné dans les rues semblables à des labyrinthes de pierre et sommes passées par le marché.

Petit tour par la mosquée et nous voilà enfin compressées dans le taxi-brousse pour Gorom. En tout, dans le 4х4, nous étions à peu près quinze personnes : 3 devant dont le chauffeur, 4 à l’arrière dont Elodie et moi et enfin le reste dans la remorque !! 57 km de piste avec des passages de gués pas toujours évidents…  Des ponts sont en construction mais cela est-il  suffisant pour protéger la piste qui, dès la saison des pluies, se transforme en torrent de boue et emporte les véhicules… Notre chauffeur en doutait sur la route…

 

Après deux heures environ de piste, nous avons atteint Gorom-Gorom, village isolé dans le Sahel.  Koké nous a emmenées voir la colline blanche qui surplombe le village. La chaleur étant intense, nous sommes allés manger un riz gras dans un petit maquis bien sympa et avons visité le village. Koké nous a emmené voir le Jardin des Femmes, un des seuls endroits verts du coin, qui, comme son nom l’indique, est cultivé exclusivement par les femmes du village qui y font pousser quelques légumes. J’ai appris à tirer l’eau du puits comme le font les femmes ici et je peux vous assurer que c’est un travail très fatiguant que de remonter l’eau avec une corde !!

 

Nous sommes ensuite allées au point de départ de notre ballade en dromadaires.  Koké a monté Toyota, Elodie, Mercedes et moi j’étais avec Ahmed, notre chamelier (ou dromadairier !! je ne crois pas que ça se dise…!) sur Mitsubishi !!

12 km de ballade, c’est tape-cul, permettez-moi l’expression mais ça vaut vraiment le coup !! Nous sommes passés près des cases des nomades et des maisons des esclaves des touaregs (et oui, ça existe encore ici…). Le paysage était magnifique et les couleurs du soir tombant sur le Sahel ont rendu cette traversée magique.

 

Nous avons découvert à notre arrivée de petites dunes de sable orangé avec quelques palmiers en contrebas et un petit village.

Nous avons installé notre campement et comme la semaine précédente, les villageois sont venus à notre rencontre. Le chef du village nous a offert une grosse pintade. Nous avons observé le coucher du soleil, allongées sur une natte en bois et autour d’un feu préparé par Koké et Ahmed.  Koké nous a préparé un plat excellent : spaghettis-pintade au cœur du désert, y a pas mieux !!

Après quelques thés touaregs à la menthe très sucrés, servis dans de minuscules verres (mmh, délicieux…), Koké nous a raconté, autour du feu, l’histoire des Peuls. Nous avons chanté des chansons pour lui et les villageois. C’était un très beau moment. La nuit a été pour moi une des plus belles que j’ai jamais connues : le ciel était rempli d’étoiles (j’ai compté six étoiles filantes !!), c’était magnifique !! Aucune lumière à l’horizon, de l’air frais… Un moment merveilleux…

 

Le lever du soleil vers 5h du matin a été aussi beau que le coucher…

Petit thé et pain et nous voilà reparties sur nos dromadaires, les fesses bien douloureuses de la veille et de la nuit sur la natte… Mais qu’importe, c’était tellement beau !!

De retour sur Gorom, nous avons repris et cette fois, sans attente (un miracle en Afrique !!) un taxi-brousse pour rejoindre Dori. Nous n’avions plus beaucoup d’argent et n’avons pas pu acheter quelques souvenirs… mais comme toujours ici, les gens sont tellement gentils que, en discutant avec Koké, celui-ci m’a fait cadeau de son cheich bleu ciel-indigo de 4m de long… Je rêvais d’en acheter un et il l’a bien compris. Un beau souvenir…

 

Bref, après avoir mangé un riz sauce arachide (une grosse assiette pour  environ 0,50€ à deux…) et bu un bon Coca (encore un !!), nous avons dit au revoir à Koké et avons repris le bus en direction du Sud pour rejoindre Bani.

Nous avons atteint le village en début d’après-midi, sous une chaleur accablante et sommes allées nous installer à l’Hôtel Fofo. Il s’agit en fait plutôt d’une auberge rudimentaire mais bien sympa. Le gérant, Souaïbou, a le projet de construire un centre pour les enfants orphelins et de permettre leur scolarisation en y hébergeant également des volontaires étrangers pouvant leur apprendre le français  (association Annura). L’hôtel est situé au bord de la route, près de la grande mosquée du village.

Après une bonne douche au seau (au fait, un demi-seau suffit pour se laver !!) et un peu de repos, nous sommes parties visiter le village avec Souaïbou. Bani est un des plus beaux villages du Burkina puisqu’il comporte sept mosquées dont une immense, construite en 1979. Celle-ci est de toute beauté et est constituée de 100 piliers avec une grande terrasse qui surplombe le village. Magnifique… Avec Elodie, nous sommes montées sur la mini falaise derrière le village pour découvrir les six autres mosquées, encore debout pour certaines ou quasi totalement effondrées pour d’autres. Un projet de réhabilitation est en cours car le patrimoine de ce village est très riche et mérite d’être conservé.

Cette ballade s’est achevée par le coucher du soleil sur les montagnes avoisinantes. Nous sommes retournées à l’Hôtel et avons mangé un plat de pâtes (vive les féculents ce week end…!). Deuxième nuit à la belle étoile étant donné la chaleur à l’intérieur de la petite chambre. Souaïbou nous a installé un matelas dans la cour et nous avons tous dormi dehors.


Ce matin, après une seconde douche au seau et un petit détour au puits du village pour remplir nos bouteilles, nous avons repris le bus pour Ouaga.

Et je n’ai pas pu m’empêcher de verser de petites larmes sur le retour (oui oui j’avoue…) tellement ce périple m’a marqué… Une région merveilleuse où nous avons pu capter l’âme du Sahel et la gentillesse de ses habitants… 3 jours de dépaysement total avec la satisfaction d’être allées au bout de nous-mêmes…

 

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7 mai 2008 3 07 /05 /mai /2008 16:33

Que d’émotions pendant ces trois jours d’excursion…

 

Nous sommes parties vendredi après l’hôpital pour prendre le bus à la Gare de l’Est.

Après environ 3 heures de trajet dans un bus bondé non climatisé mais en bon état, nous sommes descendues à Maoda où nous attendait Henri et un collègue instituteur, Lucien.

20 km de piste en mob à travers la brousse et nous voilà plongées au bout du monde...

 

Henri est instituteur dans le village de Maliboara. Il vit dans une petite maison de fonction sans électricité, composée d’une cuisine dans un premier bâtiment, d’une cour, d’un second bâtiment comprenant 4 pièces (deux chambres, une grande salle et une réserve pour la nourriture) et de sanitaires spartiates (un trou en guise de WC et une douche au seau).

Dès que nous sommes arrivées sur place, nous avons senti le calme et la sérénité de ce lieu. Aucun bruit, hormis celui de la pompe du puits actionnée par les femmes et les enfants à longueur de journée. Nous nous sommes installées chez lui et avons passé la soirée avec ses collègues instituteurs.

Après une douche au seau, nous avons mangé un bon festin dans la cour de la maison.  Au menu, pintade chassée par un habitant du village le jour même et riz aux légumes… un délice !! Le tout accompagné de nombreux petits thés sucrés, à la lueur d’une lampe à huile et avec en fond sonore, des musiques burkinabés…

Nous avons installé un matelas sur la terrasse dehors et avons dormi à la belle étoile, en plein cœur du désert, un moment inoubliable…

 

 

Le lendemain, Henri nous a fait visiter son école située près de sa maison. Nous y avons découvert ses élèves, très disciplinés. Henri s’occupe des CP1 et des CP2 (ce qui correspond en gros à la grande section et aux CP en France). La classe est équipée de bureaux d’élèves, d’un bureau pour le maître et de grands tableaux de chaque côté de la pièce. Les enfants vont à l’école tous les jours de la semaine sauf le jeudi (jour de repos) de 7h30 à 12h et de 15h à 17h. Ils ont également cours le samedi matin. L’enseignement se fait en français même si les enfants parlent ici le gourmantché, un dialecte encore plus difficile à apprendre et à comprendre que le mooré.

 

Notre visite s’est poursuivie par la découverte des villages voisins très typiques avec des cases disposées en cercle. Ce fut pour nous un moment d’échanges avec les habitants. Nous avons été reçues avec beaucoup de gentillesse et avons serré des dizaines de mains. Certains villageois n’avaient jamais vu de blanches !! Nous avons pris de nombreuses photos et avons beaucoup échangé avec les enfants qui riaient de se voir dans l’appareil. La plupart d’entre eux avait un ventre énorme (vous verrez sur les photos) car ces enfants mangent exclusivement ou presque de la bouillie de riz…  Il y a pourtant un petit jardin dans le village mais comme le climat est rude, peu de choses y poussent.

 

 Henri nous a emmenées également voir une petite fille de 3 mois qui a un bec de lièvre pour qu’on essaye de trouver une solution pour la soigner car ici, l’opération est chère pour les parents et les conditions sanitaires ne sont pas idéales. Alors si vous connaissez une association française ou un chirurgien de la face prêt à intervenir sur place, faîtes-nous signe, car le plus tôt sera le mieux pour elle. ..

 

Une mère m’a confié dans les bras son bébé de un mois, tout mignon et si léger… c’était vraiment beau.

Nous avons goûté l’eau blanche, boisson à base de mil, qui a un goût de farine et le tô, spécialité du pays, une pâte à base de mil que l’on mélange avec une sauce. C’est plutôt bon et surtout ça permet de bien se caler le ventre !!

Enfin, nous avons rencontré un des chefs de village qui nous a donné comme cadeau de bienvenue un coq entier et vivant que nous avons mangé à midi après l’avoir égorgé (oui je sais c’est barbare mais ça se fait comme ça ici… et ce n’est pas moi qui l’ai assassiné!!).

 

 

L’après-midi, nous avons pris le temps de vivre. Henri et ses collègues ont discuté pendant des heures sous un arbre. Je suis allée près du puits voir les femmes et les enfants remplir des dizaines de bidons et les ramener sur la tête jusqu’à leurs habitations. Je me suis promenée au milieu des villages et j’ai profité de ces moments pour vider ma tête (il faudra que je m’en souvienne pendant mes instants de stress en France !!).

Vers 17h, nous avons repris la route en direction de Fada : 1h30 environ à travers la brousse, by night, c’est très impressionnant, d’autant plus que le chauffeur d’Elodie, Lucien, n’avait pas de phare et que nous avons fait route à part…

Nous avons rejoint Fada en soirée et avons été accueillies par la maman de Thierry. Celle-ci habite une belle maison près du barrage de la ville et vit avec sa maman qui doit avoir environ 80 ans. Il y avait également un neveu de Thierry, Bienvenu, à qui nous avons fait la séance lecture (il sait super bien lire !).

Nous avons mangé un bon riz sauce et sommes sorties boire un Coca et danser au maquis « L’Océan Pacifique » (c’est bien loin pourtant !!). La nuit a été excellente : un peu d’air frais et un confortable matelas préparé spécialement pour nous par la maman de Thierry…

 

Le lendemain, Henri et Lucien sont venus nous chercher avec leurs mobs et nous sommes parties en direction de la colline sacrée de Fada. Il s’agit d’un lieu mystérieux où sont réalisés des sacrifices. C’est une petite colline volcanique (une mini montagne, ça nous a fait du bien !!) qui domine la ville. Arrivées en haut, nous avions une vue magnifique sur la plaine et sur Fada.

 

Retour en ville et Coca dans un maquis. Le temps de dire au revoir à la famille de Thierry et d’offrir un pagne à sa grand-mère en remerciement, et nous voilà reparties en bus vers Ouaga.

La fin d’un week end hors du temps, la tête remplie d’images…

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