4 jours d’escapade dans la région de Bobo…
Nous avons passé un séjour merveilleux à trois, en compagnie de Fabien, le copain d’Elodie qui est arrivé lundi dernier.
Nous sommes donc partis jeudi matin avec un bus de la compagnie TCV. Le voyage s’est bien passé étant donné que le bus était climatisé, un bonheur !!
Déjà, en quittant Ouaga, le paysage s’est transformé : sols rouges contrastant avec le vert éclatant de la végétation, petites cases rondes au milieu des palmiers....
A midi, nous étions à Bobo et avons attendu une heure pour prendre la liaison pour Banfora, située à environ 1h30 de Bobo et toute proche des frontières malienne et ivoirienne.
Arrivée sur place, j’ai été conquise par la beauté de cette petite ville et de ses environs : tout est vert ici… et en plus, il fait frais!! Les rues sont bordées de nombreuses petites boutiques où l’on trouve de tout et les gens sont très agréables (contrairement à Ouaga où ils nous sautent dessus pour que l’on achète leurs produits…!).
Autour de la ville s’étendent de grands champs de rizières (deux récoltes de riz par an) et 10000 hectares de champs de cannes à sucre (la seule usine du Burkina qui en produit est située près de Banfora).
Nous avons posé nos sacs à l’Hôtel « Les Rôniers », très bien tenu, avec de belles chambres et une grande salle de bains… le rêve !!
Nous avons ensuite décidé de louer des vélos pour visiter la ville et ses alentours. Et nous voilà donc partis sur nos engins, j’avais une belle moumoute qui cachait une selle toute pétée, je vous dis pas les fesses le soir, on a bien rigolé !! Nous sommes descendus en direction d’une forêt de manguiers en passant par de jolis petits quartiers. A notre passage, les enfants criaient « les blancs, les blancs !! » ou encore « Toubabou » qui est l’équivalent de « Nassara ». Nous avons pris le temps de prendre des photos et de nous balader entre les rôniers, sortes de grands palmiers dont on extrait la sève utilisée comme boisson locale. Nous sommes ensuite montés sur une colline en face de Banfora pour avoir une vue complète de la ville. Le soir, après avoir bien fait travailler nos ischions, nous avons mangé une excellente brochette de poisson dans un maquis de la ville et avons demandé s’il était possible d’avoir un guide pour la visite du lendemain. Cinq minutes plus tard, Djibril, notre futur guide, débarquait au maquis et nous planifiait nos activités pour les deux jours à venir… c’est comme ça en Afrique, on improvise !!
Le lendemain, nos deux mobs nous attendaient sagement et nous voilà partis, Fabien et Elodie sur une mob, Djibril et moi-même sur la deuxième, en direction des dômes de Fabédougou. En chemin, Djibril nous a fait goûté le vin de rônier à l’aspect blanchâtre/transparent et au goût acide, pas mauvais tout de même…
Nous avons traversé des cultures de cannes à sucre avant d’apercevoir au loin les dômes. Arrivés sur place, le cadre était magnifique : de gros pics de roche s’élèvent et constituent une chaîne qui s’étend sur plusieurs kms jusqu’aux pics de Sindou (que nous n’aurons malheureusement pas eu le temps de voir…). Nous sommes montés à pied en haut des dômes puis avons emprunté le chemin qui relie les dômes de Fabédougou aux cascades de Karfiguéla. En route, nous sommes passés devant le lieu des sacrifices. Ce fut un moment mémorable !! Les habitants du village viennent tous les jours sacrifier des animaux (mouton, poulet, chèvre…) pour la réalisation de leurs vœux les plus chers. Evidemment, je tenais à faire un vœu et voilà que Djibril nous demande d’enlever nos chaussures, de marcher au milieu des cadavres d’animaux, d’aller chercher dans une boutasse de l’eau, de la verser sur une pierre à l’aide d’une calebasse et de déposer une pièce sous la pierre en faisant son vœu. Je vous dis pas la tête de Fabien quand nous avons du marcher pied nus au milieu de tous ces restes d’animaux… en plus l’odeur était répugnante, nous avons failli vomir !! Bref, après coup, on en a bien ri !!
Nous sommes arrivés aux cascades en début d’après-midi et avons profité de la beauté du lieu pour nous baigner sous les chutes et dans les baignoires, un régal !! Djibril nous a fait goûter le fruit des lianes, constitué d’une chair jaune contenant de grosses graines qu’il faut sucer. C’est très acide et lorsqu’on en mange, on fait de belles grimaces !!
Nous avons mangé également la viande qui nous avait été offerte sur le lieu des sacrifices… rien que d’y penser, ça nous dégoutait, mais ici, il ne faut rien refuser alors bon… Néanmoins, nous n’avons pas été malades car Djibril avait bien fait griller la viande, ouf !!
Nous sommes repartis ensuite en direction des dômes et avons récupéré nos mobs pour nous diriger vers le lac de Tengrela. Après 9 kms de piste (ouille, ouille, les fesses…), nous nous sommes installés au campement Farafina composé de plusieurs cases rondes et situé à quelques centaines de mètres du lac. Djibril nous a emmenés voir le coucher de soleil au bord du lac. L’endroit aspirait à la sérénité, c’était magnifique !
Nous avons pris une douche au seau et mangé un repas avant de regagner nos cases.